FORD RANGER RAPTOR 2024 : 405 CHEVAUX POUR éPATER LA GALERIE

En 2010, Ford a introduit le F-150 Raptor, un bolide qui défiait toute logique avec ses capacités, sa puissance et son prix. On connaît la suite, Ford en vend des tonnes depuis, au point ou Ram a décidé d’introduire le TRX afin que le Raptor ne soit pas le seul à profiter de la manne du côté des camionnettes de haute performance.

Si l’idée est bonne pour le Ford F-150, elle devrait l’être aussi pour la camionnette intermédiaire de Ford. C’est le pari que le constructeur prend en introduisant le Ford Ranger Raptor 2024, un Ranger modifié génétiquement et dont j’ai pris le volant lors du lancement de la nouvelle gamme de Ranger 2024.

Si j’ai pu prendre le volant du nouveau Ranger sur les routes de la région de Salut Lake City, la conduite de la bête, le Raptor, était réservée au circuit de la Ford Performance Racing School, à Tooele Valley. C’est à cet endroit que Ford a décidé de lancer son école Ranger Raptor Assault School, l’endroit parfait pour apprendre à conduire à toute vitesse sur des circuits de terre et de boue avec, en prime, un peu de haute voltige. C’est l’équivalent de se payer un cours sur circuit de course au volant d’une voiture sport, mais dans ce cas-ci, hors de l’asphalte.

Pas donné, mais pas du tout

Alors que le prix de base du Ford Ranger 2024 débute à 43 965 $, il faudra débourser 80 040 $ pour vous offrir le Ranger Raptor, y compris les frais de transport et de préparation. Ce n’est pas donné, loin de là. C’est toutefois le prix à payer pour vous procurer l’ultime camionnette intermédiaire, celle qui laissera toutes les autres dans votre rétroviseur, peu importe le type de terrain. Tout comme le Ranger régulier, une seule configuration proposée, c’est le SuperCrew à quatre portes avec la caisse de 5 pieds. Aucun choix à ce niveau.

En termes de style, le Ford Ranger Raptor est tout aussi éclaté que son grand prédateur de frère. Son allure plus musculaire est campée par son capot plus trapu et ses élargisseurs d’ailes comprenant des prises d’air fonctionnelles. La calandre accueille une grille au fini noir intégrant l’imposant logo Ford qui la traverse d’un bout à l’autre, il déborde même dans les phares. Ces derniers, à DEL et en forme de C, ajoutent une touche plus moderne au véhicule tout en le rendant intimidant en soirée.

Son design unique est aussi campé par ses jantes de 17 pouces sur lesquelles sont montés des pneus de 33 pouces qui facilitent l’escalade des rochers, en plus d’amortir les sauts. Concrètement, vous les apprécierez surtout en vous jouant des nids de poule omniprésents sur nos routes.

Les crochets de remorquage ajoutent à l’effet et serviront si jamais vous outrepassez les lois de la physique applicables au Raptor. Des appliques « Raptor » agrémentent les côtés de la caisse et, étrangement, le modèle ne reçoit pas les marchepieds intégrés à l’arrière des autres Ranger, qui sont censés vous donner accès à la caisse par le côté. L’arrière est similaire, seul l’échappement double surdimensionné le rend plus distinctif. Bref, l’opération distinction est bien réussie, le Raptor annonce bien ses couleurs, et c’est ce que l’on veut à titre d’acheteur.

Des détails soulignés en rouge

L’intérieur profite aussi d’un traitement similaire à celui du F-150 Raptor. Il se distingue par des contours de garnitures peints en rouge, la thématique est reprise pour les surpiqûres des cuirettes du levier de vitesse et du volant. Pendant qu’on y est, le volant arbore le logo Raptor dans sa partie basse et un anneau rouge placé à midi afin d’offrir un point visuel en course. Les sièges sport procurent un bon maintien, et la forme très carrée du véhicule procure une bonne vision tout autour. Au sommet de la gamme, le Raptor à droit au plus imposant écran numérique, tant pour l’instrumentation que pour le système de divertissement. Rendez-vous sur mon essai du Ranger 2024 pour plus de détails sur l’habitacle du nouveau Ranger.

Au cœur des performances du Ford Ranger Raptor 2024, on retrouve deux choses. Sa suspension et sa motorisation. Il reçoit sous le capot un nouveau moteur V6 EcoBoost de 3 litres qui, grâce à ses deux turbocompresseurs et à un refroidisseur d’air, développe une puissance de 405 chevaux et produit un couple de 430 livres-pieds. Il est jumelé à une boîte automatique à 10 rapports, et le système à 4 roues motrices est de série, évidemment.

Si j’ai trouvé que le 4-cylindres de base qui équipe le Ranger n’est pas des plus vigoureux, on est à l’opposé avec ce moteur. L’effet est instantané, et on perçoit le couple très rapidement. J’ai bien aimé sa sonorité, surtout une fois que le clapet actif de l’échappement ouvert, une fonction automatisée quand on active le mode hors route. Toutefois, sa consommation n’aura rien à voir avec celle du moteur de base, et il vous faudra l’alimenter en carburant super, ce qui s’ajoute à une facture déjà élevée.

Du hors-route à la haute voltige

La première portion s’est effectuée en hors-route, on s’y attendait, le Raptor a franchi avec succès les pentes enrochées. Divers modes de conduite, dont Hors-route et Rock Climb, améliorent les capacités du véhicule en modulant notamment les paramètres de la suspension et du système 4×4 qui comprend en prime un mode gamme basse.

Il est aussi possible de verrouiller séparément les différentiels avant et arrière selon la situation pour plus d’efficacité. Le Ranger Raptor peut passer partout, mais son dégagement inférieur par rapport à son grand frère limite la hauteur des éléments qu’on peut franchir. J’ai accroché les plaques de protection à quelques reprises.

Par la suite, je me suis équipé d’un casque et de tout l’équipement nécessaire afin d’affronter les deux circuits rapides composés de terre, de boue et de sauts. La bonne nouvelle, c’est que j’avais une longueur d’avance étant habitué de conduire dans la neige et sur la chaussée glissante. Mes soirées dans le stationnement enneigé de l’église de mon coin me servent encore.

J’ai éprouvé bien du plaisir à pousser le Ranger Raptor sur le circuit et de voir l’efficacité de sa suspension unique. Les ingénieurs ont greffé à l’avant des bras de suspension en aluminium plus légers alors qu’à l’arrière, on retrouve un système avec parallélogramme de Watt et bras tirés, ce qui rehausse le débattement de la suspension. Le Ranger Raptor intègre aussi à l’avant des amortisseurs FOX Live Valve de 2,5 pouces comprenant un clapet de dérivation interne et des amortisseurs à réservoirs externes à l’arrière. La suspension peut s’adapter en temps réel aux diverses conditions de conduite. Bref, en termes simples, c’est une suspension qu’on retrouve à bord des bolides de course de hors-route.

Tout cet attirail procure des performances assez impressionnantes au Ranger, mais encore faut-il être en mesure de les exploiter. Il faudra aussi vérifier quel sera l’effet en conduite régulière sur nos routes.

Un compromis en capacité de remorquage

Ses compétences supérieures hors des sentiers battus apportent cependant un compromis important, sa capacité de remorquage. Elle passe de 3 400 kilos (7 500 livres) à 2 500 kilos (5 510 livres) en raison principalement de sa suspension. C’est un aspect important à savoir si vous comptez remorquer souvent avec le véhicule.

Il faudra mettre à l’essai le Ford Ranger Raptor 2024 sur les routes afin de vérifier ses qualités générales et sa fiabilité, mais Ford aura réussi à démontrer les qualités de sa camionnette de haute performance tant en hors-route qu’à haute vitesse dans le sable. À ce chapitre, le Ranger Raptor livre la marchandise. Nous nous prononcerons sur une recommandation lorsque nous aurons révisé la gamme Ranger 2024 au complet.

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